La pollution au plastique : marche verte au lac de Torcy et visite du CMR

La pollution au plastique : marche verte au lac de Torcy et visite du CMR

Cet article est le résultat du travail des classes de 5e B et C du collège Croix Menée du Creusot dans le cadre d’un EPI SVT, EPS et Mathématiques sur les ressources humaines et la pollution de l’eau aux plastiques. En d’autres termes, nous avons constaté et travaillé sur l’impact des rejets de matières plastiques effectués dans la nature par l’homme. Ce projet a mobilisé une dizaine de professeurs, les élèves de 5e A (SEGPA), B et C et les 4e SEGPA. Hormis le travail en classe, une marche verte a été organisée conjointement avec Creusot-Montceau recyclage (CMR) et la ville de Torcy dans le cadre des actions menées lors de la semaine européenne de recyclage des déchets au mois de novembre 2020. La ville de Torcy a fourni les locaux pour se restaurer et se changer et le CMR la logistique pour collecter et emporter les déchets au CMR. Il a aussi proposé une visite du site et une réflexion sur la chaine de traitement des déchets produits par les 90000 habitants de la communauté urbaine du Creusot-Montceau (CUCM). Nous en profitons pour remercier toutes les personnes qui ont permis que cette action se fasse : les professeurs de SEGPA, d’EPS, de Maths et de SVT qui nous ont accompagnés pour ce projet ainsi que M. Castano, et la direction du CMR de Torcy mais aussi la CUCM et la ville de Torcy. Nous espérions pouvoir recommencer l’expérience afin de faire un bilan au mois de mai ou juin 2020, tout en profitant du site pour réaliser une course d’orientation à thème.

Cette dernière étape n’a pas été possible suite au confinement imposé par la pandémie liée à la COVID-19.

Constatations :
En 2016, la production mondiale de plastique atteint entre 340 et 360 millions de tonnes soit environ 53 kg par habitant de la Terre. Depuis les années 50, l’être humaina produit près de 9 milliards de tonnes de plastique. En 2030, la production sera augmentée de 41%,produisant le double de pollution des océans. Il y a 5 532 milliards de particules de plastique à la surface des lacs et des océans soit 269 000 tonnes. Il y a même un «7e continent » : une accumulation de plastiques sur une dizaine de mètres de profondeur et plusieurs millions de km2 au centre des trois grands océans de la planète. Ils sont le résultat du déversement annuel de 12 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année dans les océans.

80% du plastique dans les océans provient de sources terrestres, le reste provenant des industries maritimes (pêche, exploitations des océans, tourisme maritime…). Ce qui veut dire que le plastique est mal, ou en tout cas, très peu recyclé (moins de 10 % de la production totale). Sur notre planète, 63 % des déchets sont gérés efficacement. 37% sont donc gérés de manières inefficace.

Chimie du plastique et être vivants : incompatibilités

Les plastiques sont issus des déchets produits par l’industrie pétro-chimique. Leur mode de fabrication les rend indigestibles et donc non-dégradables par les organismes vivants.
Le plastique est fabriqué essentiellement à partir du pétrole. Une fois extrait du sol et stocké dans des grandes citernes, le pétrole brut est transformé dans une raffinerie : on dit qu’il est raffiné. Il est d’abord chauffé à 370°C avant d’être envoyé dans une grosse tour d’acier appelée « tour de distillation ».
À chaque étage de cette tour, on extrait différents produits : les plus lourds sont en bas, les plus légers sont en haut.
En bas de la tour, on récupère les bitumes utilisées pour fabriquer les routes. Au 1er étage, on récupère le fuel qui servira au chauffage. Au 2e étage, on obtient le kérosène pour les avions.
C’est au 3e étage que l’on extrait le naphta : il sera transformé en plastiques dans une usine pétrochimique. Mais aussi en engrais, en parfums ou en médicaments.
Au 4e étage, on récupère l’essence pour les voitures et, enfin, au dernier étage les gaz utilisés pour le transport ou le chauffage.
On peut aussi faire du plastique biodégradable à partir de pommes de terre ou de maïs. Ainsi, un champ de maïs d’un hectare permet de récolter 8 tonnes de grains de maïs avec lesquels on peut fabriquer 1,8 tonne de bioplastique. On sait aussi fabriquer du plastique avec du lait. Ce plastique a l’énorme avantage de ne pas provoquer d’allergies. Mais nous nous interrogeons sur le bien-fondé de faire du plastique avec des produits alimentaires issus directement ou indirectement des sols de notre planète alors qu’un tiers de la population mondiale ne peut manger à sa fin correctement.

Les objets en plastique sont majoritairement composés de deux types de plastique:
– le PET (ou PETE)
– le PEHD (ou HDPE)

Le plastique est un composé stable qui selon sa composition peut mettre beaucoup de temps à se décomposer :

– Bouteille plastique: 100 à 1000 ans
– Sac plastique: 400 à 450 ans
– Polystyrène: 1000 ans
– Filet de pêche: 600 ans
– Ticket: 1 an
– Gants: 1 an
– Pneus: 100 ans
– Cartouches d’encre: 400 à 1000 ans
– Carte plastique: 1000 ans
– Briquet plastique: 100 ans
– Chewing-gum: 5 ans
– Couche jetable: 400 à 450 ans
– Polystyrène expansé: 1000 ans

Ces plastiques, non bio-dégradables, vont être ingérés par les êtres vivants qui vivent dans les océans. En effet, les animaux les considèrent comme des proies faisant partie de la chaine et les confondent avec ces dernières :
Selon Greenpeace, un million d’oiseaux et 100.000 mammifères marins meurent chaque année à cause de l’indigestion de plastique ou des produits chimiques que cela dégage. Selon l’Institut français de développement, tous animaux confondus, le plastique ferait 1,5 million de morts par an.
Monsieur Castano du CMR nous a montré deux films lors de notre visite.
Chris Jordan a montré ce fléau dans son film « MIDWAY », passé quasiment inaperçu il y a 8 ans :
https://www.dailymotion.com/video/xt6g0h
On a même pu trouver 40 kilos de sacs plastiques dans l’estomac une baleine, 40 kilos!!! Elle prenait les sacs plastiques pour des méduses. Elle est morte de faim sans pouvoir digérer aucun d’entre-eux :
https://www.dailymotion.com/video/x74hijh

Que faire et comment faire pour endiguer cette situation ?

Le comportement

Les 21 et 22 novembre 2019, nous avons récolté lors d’une marche verte (classes de 5e A, B et C et 4e A), sur la berge nord du lac de Torcy, presque 1 tonne de déchets soit 2,8 tonnes par hectare.
Nous avons trouvés le comportement des personnes alarmant. Durant cette journée, nous avons retrouvé des choses auxquels nous n’avions pas pensé comme une moto brûlée, des barres de fer de 3m de long, une table en plastique, des grilles de 1m sur 1m, un barbecue, 3 palettes, un pneu de tracteur et bien-sûr tous les autres petits déchets. La fraction plastique des déchets que nous avons retrouvé représentaient environ 5 à 10%.

Cela se dégrade d’année en année, car il y a deux ans les classes de 5°A, 5°B, 5°C, 5°D, 5°E, 5°F avaient récolté 680 kg de déchets et cette année nous avons récolté 940 kg de déchets soit presque 300 kg en plus.

L’après-midi, nous sommes allés au centre de tri où monsieur Castano, chargé de la qualité, de la promotion et de l’animation du CMR, nous a fait visionner un film sur le plastique avec les vidéos citées plus haut et montrer comment fonctionnent les chaines de tri sélectif. On a été très touchés par ce que nous faisons de notre planète. On s’est donc rendues compte à quel point l’humain pouvait jeter vraiment tout et n’importe quoi dans la nature. Nous avons compris ce que voulait dire le mot « pollution » et nous avons pris conscience qu’il était urgent d’agir en cherchant des solutions et de changer nos comportements.

Est-ce-que le plastique se recycle ?

Les solutions à court terme :

L’économie circulaire: recyclage ou plutôt décyclage.

Si les déchets ne sont pas recyclés c’est soit qui n’ont pas été triés par les consommateurs et jetés dans la nature, ou soit qu’ils ne sont pas recyclables et jetés dans la poubelle noire.
Il faut donc trier ! Ces déchets sont emmenés dans une usine de traitement des déchets, mais si la ville ne possède pas d’incinérateur ou de plateforme de tri sélectif, car ce sont des équipement coûteux, ils sont directement emmener mis à l’enfouissement. C’est donc important pour les instances décisionnelles d’investir dans des systèmes de traitements des déchets plus durables et plus performants.

Dans le monde, seulement 9 % des déchets sont recyclés et malheureusement 91 % ne le sont pas. Environ 49% des déchets plastique sont recyclés en France. Cela dépend du type de plastique et de la taille ou de la propreté du contenant : les bouteilles d’eau, de soda, les flacons et leurs bouchons se recyclent, on en a d’ailleurs trouvé un très grand nombre autour de l’étang de Torcy… Mais les sacs ou les films plastique ne se recyclent pas, tout comme les pots de yaourt et de crème. On en a trouvé aussi un très grand nombre. Certains plastiques comme les sacs ou les films plastiques sont trop légers ou trop petits et le recyclage n’est ainsi pas rentable.

Les plastiques qui se recyclent sont:
– le PET ( ou PETE ): polyéthylène téréphtalate
– le PEHD ( ou HDPE): polyéthylène haute densité
– le PP: polypropylène

Malheureusement, le plastique recyclable ne se recycle qu’une fois. Souvent, les bouteilles plastiques sont recyclées pour faire des pulls cela s’appelle le décyclage (le décyclage est généralement considéré comme l’inverse de la valorisation des déchets).

On retarde seulement la mise à l’enfouissement des déchets. Ce n’est donc pas une solution durable mais seulement un moyen de soutenir la croissance et d’essayer de faire une économie circulaire qui ne l’est pas vraiment. Il est donc nécessaire de continuer à traiter en attendant de pouvoir dégrader le plastique sans pollution ou de l’utiliser d’une meilleure manière.

Solutions à plus long terme :

Il faut donc changer de mode de consommation et se diriger vers une décroissance avec un objectif : 0 déchets !!! Il est nécessaire de favoriser l’utilisation des circuits courts pour limiter le nombre d’emballages, d’encourager l’usage d’emballages réutilisables ou recyclables (carton, verre, aluminium, inox, papier…). Le mieux serait encore d’acheter des aliments non emballés et de les vendre dans des emballages réutilisables à l’infini ou recyclables à l’infini. Il est donc nécessaire de développer ces nouveaux emballages et de modifier les modes de vente et d’achats des produits de consommation.

Il serait même intéressant de fabriquer des plastiques biodégradables, comme c’est le cas pour certaines bouteilles d’eau. Mais cette dernière solution doit être améliorée car on fabrique ces plastiques avec des ressources végétales qui pourraient nourrir la population mondiale sur des terres cultivables pour cela.

Il est également nécessaire de remplacer tous les sacs plastiques à usage unique par des sacs en tissus ou en amidon recyclable. On peut aussi se poser la question concernant l’obsolescence programmée : remplacer les objets contenant du plastique qui servent durant un court laps de temps par des objets qui résistent beaucoup plus longtemps… avec des matériaux 100% recyclables.

Une nouvelle piste de recherche et de développement consistera également à mettre en place des processus de captage des plastiques marins et de dégradation par des enzymes modifiées issues de bactéries qui peuvent dégrader le PET.
Mais la première chose à faire comme le montre l’interview ci-dessous est d’informer les gens sur ce qui se passe et sur les solutions à leurs porter. Il faut aider les gens à se responsabiliser car la destruction des plastiques par l’incinération produit beaucoup de dioxyde de carbone et l’enfouissement est une pollution souterraine faite pour ne pas avoir à réfléchir au problème car comme le dit el proverbe : « Loin des yeux, loin du cœur ! ».

Ensemble nous pouvons tous agir !!! Sinon un jour nous appellerons notre époque, l’ère du plasticozoïque !!!

Interview sur le plastique

1. Qu’en pensez-vous des objets en plastique ?
L’élève: Ca pollue énormément
La professeure: il y en a beaucoup trop !

2. À votre avis comment peut-on recycler le plastique? Et si vous le fait comment ?
L’élève: en le réutilisant et je le fais.
La professeure: en allant dans un magasin bio (il y en a un au Creusot) et en essayant de ne plus acheter des produits sur-emballés.

3. À votre avis quel est l’impact du plastique sur l’environnement ?
La professeure: c’est horrible on en trouve partout
L’élève: le plastique tue des animaux

4. À votre avis que retrouve t- on le plus souvent sur les plages ?
L’élève: des moteurs, bouteilles, canettes et sacs plastiques
La professeure: de grandes nappes de plastique dans les mers et océans

5. À votre avis que peut-on faire pour remplacer le plastique ?
La professeure: on pourrait acheter en vrac
L’élève: à trouver aucun remplacement

6. À votre avis comment est fabriqué le plastique ?
L’élève: de pétrole et de matériaux inutiles
La professeure: de pétrole

7. À votre avis quelles objets en plastique met le plus de temps à se dégrader ?
La professeure: couches de bébés mais tout met longtemps à se dégrader
L’élève: sac plastique ou les chewing-gum

8. À votre avis depuis quand se sert-on des matières plastiques ?
L’élève: depuis pas longtemps vers 2014
La professeure: ne sais pas exactement

9. À votre avis peut-on se passer du pétrole pour fabriquer des matières plastique ?
L’élève: oui bien sûr
La professeure: non car ce ne serait plus le même plastique

10. À votre avis les matières plastique sont-elles dangereuse pour la santé ?
La professeure: oui même sur tous les êtres vivants que se soit animaux, humais mais aussi végétaux
L’élève: oui surtout sur les humains

Productions graphiques

Par Eléa et Mahommed

Par Anouk

Par Mathéo

Productions vidéos

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