Le Lucane cerf-volant (de son nom latin Lucanus cervus), est vraiment gros pour un insecte ! Avec une taille de 3 a? 8 cm de long, c’est d’ailleurs le plus gros coléoptère d’Europe. Mais c’est aussi le plus spectaculaire, car c’est un “cerf-volant” ! Un qualificatif attribué à l’insecte du fait de l’impressionnante envergure des mandibules de ses mâles, rappelant les bois des cerfs. Les mandibules de la femelle par contre, sont toutes petites, ce qui la rend facilement confondable avec un autre coléoptère, la petite biche (Dorcus parallelipipedus). Pour réussir à bien les différencier, rendez-vous sur l’un des sites référents, cités en fin d’article.
Le lucane cerf-volant fait partie de la grande famille des cole?opte?res, qui regroupe tous les insectes avec des ailes prote?ge?es par une carapace, comme les scarabe?es ou les coccinelles. C’est un insecte plutôt actif au crépuscule et la nuit, qui vit dans les forêts feuillues où il se nourrit de sève. Il peut également se retrouver jusque dans les grands parcs et jardins arborés. Ses larves quant à elles se développent sous la terre (souches et systèmes racinaires) et se nourrissent de bois en décomposition.
Une espèce vulnérable
Avec ses grandes mandibules en forme de bois de cerf et son vol bruyant et maladroit, le lucane cerf-volant est facilement reconnaissable. Assez commun, on le retrouve un peu partout a? travers l’Europe, mais ses mœurs discre?tes font que sa re?partition n’est pas pre?cise?ment connue… De plus, ses exigences e?cologiques le rendent vulne?rable. Il est me?me, par endroits, menace? de disparition! En effet, l’espèceliée aux fore?ts anciennes (notamment de chênes) est directement menacée par la sylviculture intensive et la destruction des arbres morts, dont sa larve se nourrit. Le Lucane be?ne?ficie a? ce titre d’un statut de protection europe?en par l’Annexe II de la directive habitats-faune- flore.
Pourquoi mener l’enquête?
Aujourd’hui, cet insecte fait l’objet d’un suivi au niveau européen car dans les pays d’Europe du Nord, ses populations sont en régression. Plusieurs milliers de données ont déjà été recueillies depuis le début de l’enquête en 2011 sur l’ensemble du territoire métropolitain. Mais ce chiffre reste encore à enrichir pour permettre de dresser une carte précise des lieux qu’il habite et ainsi avoir une meilleure ide?e de son statut de menace…c’est pourquoi nous avons besoin de votre contribution !
De mai à juillet, nous vous invitons donc à ouvrir l’oeil et les oreilles : Lisières et trouées forestières, Chemins forestiers, jardins individuels arborés, Grands parcs, Zones urbaines, vous apercevrez peut-être cet insecte massif au vol peu sur et bruyant. Vous pourriez aussi tomber sur des restes d’individus qui auraient été consommés par des prédateurs, notamment les mandibules, jonchant le sol en forêt…
Le mot des experts
Justine Amiotte-Suchet – Chargée de communication au Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional des invertébrés
Et
Quentin Barbotte – Chargé d’études – entomologiste à la Société d’histoire naturelle d’Autun
Comment participer?
Cette enquête est menée conjointement du côté de la Bourgogne et de la Franche-Comté par la Société d’histoire naturelle d’Autun, le Conservatoire botanique national de Franche-Comté– Observatoire régional des Invertébrés et l’Office pour les Insectes et leur environnement de Franche-Comté. Vous pouvez nous transmettre facilement vos données en remplissant un formulaire accessible en ligne. Attention, pensez à joindre une photo ou de votre observation pour aider nos experts à valider votre donnée !
Pour participer côté Bourgogne, rendez-vous le site www.faune.bourgogne-nature.fr, rubrique “les enquêtes en cours”.
Côté Franche-Comté, rendez-vous sur le site www.cbnfc-ori.org, rubrique Invertébrés et enquêtes en cours.
«Pour en savoir plus…»
Rendez-vous sur Faune Bourgogne pour avoir la présentation de l’enquête côté Bourgogne http://faune.bourgogne-nature.fr/fr/presentation_548.html
et sur la page du CBNFC-ORI pour avoir celle côté Franche-Comté http://cbnfc-ori.org/enquete/insectes-invertebres