L’ORDEN, une association fédératrice de l’expertise naturaliste en Bourgogne-Franche-Comté

Des structures associatives s’organisent régionalement pour pleinement capitaliser sur les « données naturalistes », soit l’observation d’éléments naturels à un instant T dans des conditions spécifiques.

À quoi servent les données naturalistes ?

À caractériser l’environnement naturel au sein duquel nous évoluons. En ce sens, elles participent à forger le socle des politiques publiques pour encadrer les démarches d’aménagement du territoire. Ce sont elles qui permettent de détecter les espèces en souffrance et d’orienter les choix de gestion en leur faveur. La Stratégie nationale pour les aires protégées impose maintenant que 30 % de notre pays soit en zone de protection (réserves, parcs…), dont 10 % en zone de protection forte, à l’horizon 2030. Les données ont toute leur utilité pour déterminer ces zones de façon opportune et pertinente. Dans un second temps, ce seront ces données qui fourniront des indicateurs pour observer par exemple les effets du changement climatique sur les espèces.

Pourquoi est-il important d’organiser la collecte des données ?

Autrefois, elles étaient extrêmement éparpillées, notées dans les carnets d’observateurs individuels ou conservées au sein d’associations locales. Prises isolément, elles n’avaient que peu de valeur. L’informatique a progressivement changé la donne, mais le souhait était d’aller plus loin en partageant, rassemblant et structurant les données à l’échelle régionale pour permettre une vraie exploitation, avec des dispositifs de contrôle. Le but était aussi de rendre ce savoir accessible au public via un portail web offrant une vision géographique. C’est ainsi qu’ont émergé l’association Sigogne et sa plateforme régionale de géoservices reconnue en France pour son caractère innovant. Depuis 2022, la plateforme sigogne.org est portée par l’Agence régionale de la biodiversité et l’association est devenue l’ORDEN.

Comment s’est constituée l’ORDEN ?

L’Organisation régionale de la donnée et de l’expertise naturaliste Bourgogne-Franche-Comté a pris racine en Franche-Comté sur la base de structures pilotes : le CBNFC-ORI*, le CEN* Franche-Comté et la LPO* Franche-Comté. Avec la fusion des régions, les structures bourguignonnes y ont logiquement adhéré à leur tour. S’y sont donc joints la SHNA-OFAB*, le CEN, la LPO et le CBNBP Bourgogne. Les 7 organismes membres actuels sont chacun devenus chefs de file de thématiques pour la validation des données et le transfert vers Sigogne et le Système d’information de l’inventaire du patrimoine naturel, dispositif national. Par exemple, la CPEPESC* a été désignée pour les chauves-souris en ex-Franche Comté aux côtés de la SHNA pour l’ex-Bourgogne.

Romain GAMELON, Directeur du Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne

Le fait d’être associés dans un collectif favorise le partage entre structures et nous confère plus de force pour porter nos messages. Nous le mettons notamment à profit dans notre participation à la construction de la Stratégie nationale pour les aires protégées, autour de laquelle nous nous concertons pour identifier ensemble des portions de territoire à enjeux susceptibles de faire l’objet d’une protection. Nos membres sont généralement sollicités pour développer des Atlas de la biodiversité communale ou intercommunale, qui visent à recenser les espèces et milieux localement présents afin de dresser une cartographie et un plan d’actions pour leur préservation. Nous sommes en train de standardiser notre démarche dans cet accompagnement pour gagner en efficacité.

Retrouvez l’article complet concernant l’ORDEN dans le numéro 37/38 de la revue scientifique BFC NATURE.

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