Niché dans un haut lieu touristique de Bourgogne-Franche-Comté, l’établissement bisontin dépoussière l’image désuète du musée d’histoire naturelle pour entrer en dialogue avec la société d’aujourd’hui.

Qu’est-ce qui rend le Muséum de Besançon si particulier ?

Il est implanté au sein d’un monument de 12 hectares inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, la Citadelle de Besançon. De plus, depuis les années 1960, il est associé à un parc zoologique. Ses collections de près d’1 million d’objets sont d’une remarquable diversité. Elles comptent plus de 500 000 items d’herbiers, 340 000 échantillons paléontologiques parmi lesquels des types* et beaucoup de fossiles de l’ère Jurassique*, des supports pédagogiques anciens, avec entre autres de rares écorchés et éclatés à la Beauchêne enseignant l’anatomie…

Quelles mutations le Muséum d’histoire naturelle a-t-il vécues dernièrement ?

Il est l’un des premiers muséums français à avoir repensé son parcours de visite avec son Naturalium, en 2017. Il ne s’agit plus de présenter des objets les uns à côté des autres, mais de proposer un fil conducteur autour de la biodiversité. À travers six salles, on peut découvrir la diversité du vivant, la classification et les mécanismes évolutifs, comprendre le réseau trophique* d’une prairie franc-comtoise, appréhender les menaces pesant sur la biodiversité, et traverser les temps géologiques jusqu’à la crise actuelle. La professionnalisation des métiers de la conservation et de la médiation est assez récente. Elle participe à la transformation des muséums et à leur mise en réseau. Aujourd’hui, nos équipes se consolident avec des ambitions nouvelles, du fait de l’enrichissement de nos fonds et des enjeux sociétaux et environnementaux. Un projet scientifique et culturel est en cours de rédaction pour mieux réintégrer le panorama muséal et scientifique régional.

Pourquoi peut-on dire que vos fonds ont changé d’envergure ?

Les collections de l’Université Marie et Louis Pasteur avaient rejoint nos réserves il y a trois décennies, mais ce n’est qu’en 2020 qu’elles ont été officiellement cédées à la Ville. C’est un apport majeur qui confirme la place de premier rang de notre établissement, qui mérite de devenir un espace incontournable de la région. Ces collections largement méconnues doivent être inventoriées et traitées. Tous ces fonds représentent du matériel d’étude qui suscite un regain d’intérêt chez les chercheurs, qui y trouvent de précieuses informations sur les siècles passés. Ainsi, les entomologistes sont en mesure de connaître quelles espèces existaient autrefois en certains lieux en se référant à nos spécimens d’insectes, notamment les pollinisateurs.