À quelques pas d’une base nautique au nord de Sochaux, une Réserve naturelle régionale (RNR) immerge le promeneur dans la tranquillité pour savourer une rivière et ses étangs au naturel.
Pouvez-vous nous présenter la RNR de la Basse vallée de la Savoureuse ?
D’une superficie de plus de 41 hectares, elle se situe dans le Doubs sur les communes de Brognard, Nommay et Vieux-Charmont. Elle englobe une section de la rivière Savoureuse et ses berges, des plans d’eau et des prairies. Il y a 40 ans déjà, des travaux menés sur l’Allan juste à côté ont attiré l’attention des naturalistes qui ont décelé tout l’intérêt écologique de cet espace et ont alerté sur l’importance de le protéger. La communauté d’agglomération, propriétaire, a obtenu en 2000 un classement en réserve naturelle volontaire. Puis en 2008, le site a acquis le statut de RNR. Les espèces qui y vivent sont caractéristiques des milieux humides, comme le Castor, le Cuivré des marais, le Matin pêcheur, ou le Bihoreau gris, mais aussi des prairies sèches, comme la Pie-grièche écorcheur et le Trèfle strié.
Quelles actions sont menées sur la RNR ?
La gestion est assurée par le Pays de Montbéliard, avec la participation financière de la Région Bourgogne-Franche-Comté à hauteur de 80 %. Un plan de gestion, qui couvre actuellement la période 2019-2028, planifie les interventions comme les fauches tardives, qui maintiennent les milieux ouverts, ou l’entretien des berges. Des inventaires réguliers sont organisés pour le suivi des espèces. L’accueil du public fait également partie des enjeux de la RNR. Une boucle de 4 km permet de la découvrir depuis la base de loisirs de Brognard. Elle mène à un observatoire à oiseaux qui offre des ouvertures sur l’un des étangs, à l’abri des palissades de bois.
Qu’est-ce qui est pour vous central sur cette RNR ?
C’est bien sûr la rivière. L’ensemble des problématiques liées à l’eau, tant sécheresses qu’inondations, imposent de grands défis, et nous y travaillons avec la Savoureuse. Nous avons récemment entrepris de gros travaux en amont de la RNR pour restaurer les anciens méandres qui avaient été rectifiés par l’Homme par le passé. Si la nature a tracé ces chemins, ce n’est pas pour rien, ils ont leur utilité. Après une phase d’étude conduite par des hydrologues, les travaux se sont achevés à l’automne 2023. La Savoureuse a ainsi retrouvé son lit naturel. Cette opération devrait notamment favoriser la faune et la flore des zones humides et limiter les phénomènes d’inondation en milieu urbain. Cette réflexion sur les milieux aquatiques se poursuit désormais dans la RNR avec pour objectif de restaurer un étang d’origine anthropique, une ancienne gravière, qui impacte le fonctionnement de la Savoureuse.
Magali DUVERNOIS, Vice-présidente en charge de l’environnement du Pays de Montbéliard Agglomération
Notre territoire est extrêmement urbanisé et industrialisé. Il ne faut cependant pas opposer développement économique et préservation de la nature, comme on a trop souvent tendance à le faire en ce moment. Les espaces naturels préservés comme cette RNR sont essentiels à notre territoire et contribuent à ce qu’il reste agréable à vivre. Il va de plus en plus falloir prendre en compte ces espaces dans nos réflexions, en particulier les zones humides, qui jouent un rôle fondamental dans le cycle de l’eau ainsi que dans la captation du carbone. Le comité consultatif de la RNR met autour de la table une diversité d’acteurs : fédération de pêche, fédération de chasse, naturalistes, usagers… Même si cela prend du temps, on arrive à trouver des points d’accord. Cela montre que la coconstruction est possible sur ces sujets.
Pour en savoir plus
Retrouvez toutes les informations pour accéder à la réserve naturelle sur le site internet : https://reserves-naturelles.org/reserves/basse-vallee-de-la-savoureuse/
