Avec pour point de départ le siècle des Lumières et l’une de ses figures montbardoises, histoires naturelles et des sciences se racontent dans un site inspirant classé Monument historique.

Quel lien le Musée et Parc entretient-il avec Buffon ?

C’est là qu’est né et qu’a vécu Georges-Louis Leclerc, dit Buffon, au 18e siècle, époque où l’Europe a connu une intense production scientifique. En tant qu’Intendant du Jardin du roi, la vie parisienne retenait Buffon quelques mois dans l’année, mais il revenait régulièrement à Montbard, lieu de cœur et de prédilection. Il y a rédigé son Histoire naturelle, générale et particulière, ouvrage fondamental qui a fait sa renommée. Parmi ses collaborateurs, Louis Jean-Marie Daubenton, également Montbardois, lui a succédé en devenant le premier directeur du Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Le Musée expose la vision que ces deux savants avaient de l’histoire naturelle.

Quels autres thèmes sont abordés ?

Il ne s’agit pas d’un muséum, mais d’un musée des sciences et techniques. Il est dédié à l’histoire de l’Histoire naturelle, et de fait à l’Histoire des sciences, car l’histoire naturelle concerne tout ce qui nous entoure. Il met l’accent sur la méthodologie des sciences du 18e siècle à nos jours, comme l’observation, la description et l’expérimentation, chère à Buffon, grand expérimentateur. Son expérience la plus célèbre est certainement celle dite « des boulets » : en chauffant des boulets de différentes tailles et compositions et en calculant la durée de leur refroidissement, il a cherché à estimer l’âge de la Terre. La datation obtenue était erronée (96 000 ans, réduits à environ 74 000 ans pour se rapprocher de l’âge biblique qui était alors de 4 400 ans environ), mais la démarche novatrice avait 150 ans d’avance, puisqu’elle constitue la première expérience d’astrophysique de laboratoire.

Quelle place occupe le Parc dans l’ensemble classé ?

Buffon y a implanté quelques essences remarquables d’arbres, mais le Parc n’a pas été pour lui un lieu de science, plutôt de réflexion, de déambulation, de plaisir. On sait en revanche qu’une serre désormais disparue était établie près de la rivière Brenne, et qu’il existait certainement une ménagerie. Les 14 terrasses du Parc sont adossées à l’ancien château des Ducs de Bourgogne, racheté par Buffon à l’état de ruine. Sur la terrasse supérieure, se situe le cabinet de travail où Buffon pratiquait l’écriture. On accède aussi à la Tour de l’Aubespin, récemment restaurée, qui offre un beau panorama à près de 50 m de hauteur. Le musée à proprement parler est localisé dans les anciennes écuries face au Parc, près d’un hôtel particulier de Buffon, et bénéficie d’une entrée monumentale.