Publié le 8 décembre 2022
Fenêtres sur l’environnement pour les humains mais faux-semblants meurtriers pour les oiseaux, les surfaces vitrées peuvent faire l’objet d’un passage en revue pour moins nuire à la biodiversité.
Pourquoi les vitres sont-elles dangereuses pour les oiseaux ?
Elles représentent l’une des principales causes de mortalités accidentelles pour eux car elles génèrent des collisions par effet de transparence ou de réflexion. Dans le premier cas, qui peut par exemple survenir avec un abribus, l’oiseau voit ce qu’il y a derrière la vitre sans percevoir d’obstacle. Dans le second, la fenêtre d’un bâtiment va refléter ce qui se trouve face à elle, ce qui donne l’impression à l’oiseau qu’un espace semblable se poursuit devant lui. Les yeux des oiseaux sont le plus souvent positionnés sur les côtés, ce qui offre une vision frontale réduite et rend difficile l’estimation des reliefs. De plus, ils sont faits pour évaluer des structures naturelles. Pour les oiseaux, le danger est partout étant donné que la plupart de nos constructions comporte des vitres. C’est d’autant plus vrai pour les plus modernes qui multiplient les baies et autres ouvertures. Les surfaces vitrées bien intégrées dans le paysage ou environnées de végétation sont les plus à risque.
Comment rendre les surfaces vitrées inoffensives pour les oiseaux ?
Mieux vaut éviter les grandes surfaces vitrées lors de la conception d’un bâtiment. Quand on choisit le verre des vitres, il faut préférer les finitions réduisant la transparence : nervures, cannelures, sablage, dépolissage, impressions… Pour les verres standards, le taux de réflexion doit être le plus faible possible.
Il faut penser à ne pas planter d’arbres, de haies, ni de buissons à proximité immédiate des vitres. Les mangeoires et nichoirs doivent aussi être éloignés. Pour les vitres existantes, on peut accrocher des rideaux, des stores, ou encore coller des bandes autocollantes ou des décorations qui peuvent se fixer de façon électrostatique. À savoir que la forme des décorations importe peu, les silhouettes de rapaces n’ayant par exemple pas plus d’effet que les autres. C’est leur nombre, leurs couleurs non sombres et leur disposition sur l’ensemble de la surface qui feront la différence. On peut aussi placer du mobilier contre les fenêtres.
Pourquoi certains oiseaux viennent-ils toquer à nos fenêtres ?
C’est une autre conséquence de la réflexion : ils croient voir un concurrent, qui n’est en fait que leur propre reflet. Cela arrive au moment de la reproduction, lorsque les mâles défendent le territoire autour de leur nid. Les merles, pies, corneilles, mésanges, moineaux et pinsons sont les fréquents auteurs d’une telle pratique. Cela peut s’avérer problématique car en plus de l’éventuel désagrément sonore, l’oiseau peut se blesser contre la vitre. La solution consiste à fermer les volets sur une courte période, ou à recouvrir la vitre de film cellophane pour laisser passer la lumière mais supprimer le reflet.
Le mot de l’experte
Cécile DÉTROIT, Ornithologue médiatrice environnement à la Société d’histoire naturelle d’Autun-Observatoire de la faune de Bourgogne
Un oiseau retrouvé blessé suite à une collision doit être placé à l’aide de gants à l’abri et au calme dans un carton. Il faut ensuite contacter rapidement un centre de soin pour la faune sauvage, les chances de survie étant meilleures si l’on réagit vite. Un établissement existe notamment à L’Étoile dans le Jura, un autre est situé à Fontaine-la-Gaillarde dans l’Yonne. Des précisions vous seront données quant à la marche à suivre. Des associations relais peuvent aussi vous conseiller dans tous les départements de Bourgogne. Même lorsqu’un oiseau est étourdi mais qu’il a l’air indemne, il peut souffrir de blessures internes qui peuvent lui être fatales. Il est donc utile de le secourir dans tous les cas.
Pour en savoir plus
Toutes les informations pratiques et coordonnées des centres de soins sont disponibles sur la fiche SOS Collisions avec les vitres à télécharger sur le site de la Société d’histoire naturelle d’Autun-Observatoire de la faune de Bourgogne https://observatoire.shna-ofab.fr, onglet « SOS ».