En haut des pentes abruptes encadrant les vallées de la Cure et de l’Yonne, subsistent des pelouses calcaires patrimoniales pour la Bourgogne.

Dans quel contexte s’inscrivent les Boucles de la Cure ?

Dans l’objectif de préserver les écosystèmes et toute leur biodiversité, le Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne est gestionnaire, soit par conventions de gestion, soit en tant que propriétaire, de nombreux sites sur la région. Parmi eux, 18 sites éclatés sur 9 communes de la moitié sud du département de l’Yonne, entre Fontenay-près-Vézelay et Cravant, forment un ensemble de 253 hectares. Ils correspondent à l’Entité cohérente de gestion (ECG) des vallées de l’Yonne et de la Cure. Cette ECG est régie par un plan de gestion commun à ces sites et se caractérise par des milieux calcaires secs variés : pelouses pionnières sur dalles calcaires, forêts thermophiles, falaises, éboulis, grottes… L’ECG recoupe en partie les périmètres d’un site Natura 2000* et d’une ZNIEFF*. Les Boucles de la Cure sont l’un des terrains de découverte aménagés pour accueillir et sensibiliser le public.

Comment visiter le site ?

Il existe deux sentiers des Boucles de la Cure, avec un départ depuis Arcy-sur-Cure ou Saint-Moré. L’un propose un circuit escarpé de 4 kilomètres entre grottes et falaises, avec également un aperçu des pelouses et forêts, pour une durée d’environ 1 heure 30. Le second itinéraire, plus facile d’accès, conduit le marcheur sur 7 kilomètres au cœur des forêts et pelouses durant 2 heures 30. Ils offrent l’un comme l’autre plusieurs points de vue spectaculaires sur la vallée. 5 autres balades nature dans les vallées de l’Yonne et de la Cure sont à retrouver dans une brochure disponible dans les Offices de tourisme, les antennes du Conservatoire, ou sur son site Internet, où paraît aussi un calendrier d’animations.

Que peut-on rencontrer lors de ces randonnées ?

Les pelouses abritent de nombreuses espèces de criquets, sauterelles et lépidoptères, dont la Thécla des Nerpruns, un papillon rare en régression en Bourgogne. Y fleurissent l’Hélianthème des Apennins, typique des sols peu épais ensoleillés, et l’Anémone pulsatille, quasi menacée d’extinction en Europe. Sur les corniches, s’épanouit la Stipe pennée, une herbacée protégée aux longs panaches plumeux. Dans les forêts fréquentées par le Pic noir, les petits ravins sont investis par la Fougère scolopendre. À l’abri des regards, se cachent de multiples espèces de chauves-souris dont le Grand rhinolophe, classé en danger en Bourgogne.

Mathilde BYLICKI, Chargée de missions territoriale Yonne au Conservatoire d’espaces naturels de Bourgogne

À chaque renouvellement du plan de gestion, nous intégrons un suivi des habitats matérialisé par la mise à jour d’une cartographie. L’idée est d’éviter l’embroussaillement des pelouses calcaires, emblématiques de Bourgogne et en voie de disparition depuis le milieu du 20e siècle. Nous avons mis en place un pâturage que nous adaptons selon les besoins. Pour faire face aux arbustes, quelques boucs et chèvres complètent le troupeau ovin. Un autre volet d’action important consiste à concilier les activités, notamment sportives, avec les enjeux de protection. Nous communiquons sur les bonnes pratiques, par exemple pour limiter l’érosion due aux VTT ou aux vols en parapente. Lorsque nous repérons qu’un faucon pèlerin a choisi son site de nidification, nous opérons une fermeture des voies d’escalade concernées le temps de la reproduction. La pose d’une signalétique et un échange avec les sociétés d’escalade et les communes permettent de diffuser l’information.

Mini-glossaire

Natura 2000 : réseau européen de sites naturels ayant une valeur patrimoniale et faisant l’objet d’une charte visant à les préserver.

ZNIEFF : Zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique.

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