La Choue est une association composée de nombreux bénévoles ayant à cœur de partager leur passion ainsi que leurs connaissances en ornithologie, et ainsi faire découvrir la richesse de la biodiversité de notre région.
Depuis 1971, un petit groupe du Centre d’études ornithologiques de Bourgogne (CEOB) dont je faisais partie a commencé à s’intéresser à l’étude des rapaces nocturnes, notamment la Chouette effraie. C’est ainsi qu’est créée la Choue en 1979, composée uniquement de bénévoles et ayant pour objectif l’étude et la protection de ces rapaces tout en améliorant les connaissances sur ces oiseaux plutôt discrets. En France et en Bourgogne-Franche-Comté sont présentes 9 espèces de rapaces nocturnes. La Choue focalise ses études sur trois d’entre elles, pour lesquelles vont être posés des nichoirs. Il s’agit de la Chouette effraie, la Chouette hulotte et la Chevêche d’Athéna. Leur étude est concentrée principalement en Côte-d’Or et en Saône-et-Loire, même si des actions sont réalisées dans les autres départements de notre région.
“Depuis tout petit, mon grand-père m’emmenait à la chasse avec lui. J’ai vite abandonné le fusil mais la passion pour la nature est restée. Lorsque j’ai commencé à m’intéresser de près à l’ornithologie, je me suis vite rendu compte que l’on ne disposait que de peu de connaissances sur les oiseaux de notre région, notamment les chouettes et les hiboux. C’est pour cette raison que je fais partie de la Choue et ce depuis le commencement, en tant que trésorier et bagueur généraliste (toutes les espèces d’oiseaux).”
Hugues Baudvin, trésorier de La Choue
Quelles sont les principales missions et actions de l’association ?
- suivi et étude des rapaces nocturnes en Bourgogne-Franche-Comté par la pose de nichoirs et le baguage des individus et capture, marquage, recapture,
- publication des résultats obtenus dans des revues scientifiques comme BFC NATURE,
- publication d’articles dans les journaux locaux afin d’améliorer la connaissance des rapaces chez le grand public,
- interventions ponctuelles dans des écoles ou communes,
- réalisation de conventions pour préserver les rapaces nocturnes dans des communes ou structures
Quels sont vos événements phares ?
Une à deux fois par an, la Choue organise des journées en pleine nature ouvertes à tous, curieux et passionnés, pour aller vérifier les nichoirs de chouettes hulottes, ceux des chouettes effraies étant souvent chez les particuliers. Toutes les informations concernant ces sorties sont disponibles dans le calendrier du site internet de l’association.
Comment participer à la préservation et à la protection des rapaces de la région ?
- devenir bénévole à la Choue, participer aux sorties nichoirs, parrainer un nichoir (30 € les 3 ans),
- Déjà une centaine de parrainages sont en place !
- construire et poser des nichoirs soi-même,
Des plans pour construire les nichoirs sont disponibles sur lachoue.fr
Que dit la loi ?
Depuis 1976, tous les rapaces sont intégralement protégés en France.
Gros plan sur 3 espèces emblématiques
La Chouette effraie
Elle est menacée par la disparition de ses habitats, notamment par l’engrillagement des clochers d’église ou la restauration des granges et autres bâtiments anciens.
50 %
Disparition de la moitié de sa population en 50 ans.
Les actions de la Choue ont permis de stabiliser le nombre d’individus sur le territoire. Par endroits, sa population est sensiblement à la hausse.
400 à 500
Nichoirs posés dans la région BFC.
D’une importance vitale pour la Chouette effraie, il s’agit d’une mesure indispensable afin de contrer la surmortalité routière et autoroutière de l’espèce par une surnatalité.
La Chevêche d’Athéna
Plus petite que l’Effraie, la Chevêche a moins de besoins, tant pour ses sites de reproduction que pour ses territoires de chasse. En BFC, elle est donc moins menacée que l’Effraie.
La Chevêche ne semble pas avoir besoin de nichoirs en Côte-d’Or, puisque sur 100 posés, seulement 1 a abrité une reproduction de l’espèce en l’espace de 3 ans. Ils ont depuis été déposés et envoyés en Belgique, à l’association Noctua, où ils ont rapidement été occupés.
La Chouette hulotte
Nullement menacée en Bourgogne-Franche-Comté, la Chouette hulotte est même qualifiée du rapace nocturne le plus commun.
300
C’est le nombre de nichoirs installés dans 11 forêts de Bourgogne.
Les nichoirs pour Chouette effraie sont posés pour préserver l’espèce, ceux pour Chouette hulotte pour l’étudier. Ne pas en abuser car la Hulotte constitue un danger tant pour l’Effraie des clochers que pour la Chevêche, même si elle ne fréquente pas habituellement les milieux ouverts propices aux deux autres espèces.
11
C’est le nombre de zones d’études en Bourgogne : 5 en Côte-d’Or, 4 en Saône-et-Loire, 1 dans la Nièvre et 1 dans l’Yonne.
Les zones d’étude permettent de savoir ce qui se passe dans ces forêts en fonction de la composition du sol, de l’essence forestière, de l’altitude et voir quels impacts cela peut avoir sur le régime et la eproduction de la Chouette hulotte.
Crédits : Photos : © Reynald Hezard – Illustrations : © Daniel Alexandre
